Ce sont d’abord des lis d’une blancheur suprême
Tels qu’il ne s’en trouve qu’aux cieux,
Élégants comme toi, purs comme ta chair même
Et comme toi délicieux ;
Ce sont de fins muguets dont les clochettes blanches
Pareilles à tes claires dents
Tintinnabulent comme en Avril, dans les branches,
Le rire argentin du Printemps ;
Ce sont des liserons, ce sont des églantines,
Des pavots qui vont s’embraser,
Et des roses pompon aux bouches enfantines
Qui te réclament un baiser ;
Ce sont des boutons d’or et puis des chrysanthèmes,
Des pervenches et des barbeaux
Aussi bleus que tes yeux qui le sont plus eux-mêmes
Que le ciel : pense s’ils sont beaux !
Des menthes, des œillets et de la marjolaine,
Des parfums de toute saison
Qui mettent sur ma lèvre un peu de ton haleine
En me prenant de ma raison ;
D’ardents coquelicots, de sourdes scabieuses
Qui veulent des mains de velours
Pour les cueillir ; fleurs qui, de ta grâce envieuses
Ont près de toi des gestes lourds.
Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/210
Cette page a été validée par deux contributeurs.