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J’allais fuir comme la peste
Cette dolente cité
Et sans demander mon reste,
Quand je fus sollicité

Par un petit être frêle
Gracieux et puéril
Qui répond quand on l’appelle
Au doux nom de Jane Avril.

Elle dansait toute seule
Sans souci d’un cavalier ;
Non pas qu’elle soit bégueule
M’a dit certain familier.

Elle dansait seule parce
Que cela lui plaît ainsi
Qu’elle le trouve plus farce,
Elle a raison, moi aussi.

Elle se glissait mignonne,
Souple entre les rangs pressés
Sans jamais gêner personne
Et sans jamais dire : assez.

Certainement que sa danse
N’est pas celle que l’on voit
Aux bals de la Présidence ;
Il s’en faut au moins d’un doigt.