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De pénétrer toutes les langues,
Les plus mortes, les plus exsangues,
Et l’on nous doit quelque crédit,
Si donc cet étrusque maudit,
En tant que langue nous échappe,
Nous pouvons, sans risquer beaucoup,
Affirmer qu’il n’est qu’un attrape-
Nigaud, inventé, tout d’un coup,
Par une folle créature,
Pour donner de la tablature
À tous les lettrés à venir. »

Ainsi parlaient nos polyglottes,
Sans plus de ce jargon languir
Que de leur première culotte.
Ils s’en tenaient là, quand voilà
Qu’à leur réunion dernière
Sous la Coupole familière,
L’un d’eux, dit : « Messieurs, halte là !
Je viens de traduire un distique
De ce langage étrurien.
Il n’a rien d’apocalyptique,
De Mallarméen… Aussi bien,
Admirez ce qu’il signifie,
En sa douce philosophie :

« Le Vin, pour noyer le chagrin
Est un remède souverain ».