Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



En jurant sur son diadème,
Que celui qui n’en boirait pas,
Jusque y compris le plus abstème,
Serait pendu la tête en bas.

Il but donc du vin, le bonhomme,
Comme tout le monde. Et voilà
Qu’en son pâle sang de pauvre homme
Le rouge nectar circula.

Il but un verre, un second verre,
Et que d’autres !… bien entendu.
Songez qu’il avait fort à faire
Pour rattraper le temps perdu.

Si bien qu’au fur et à mesure
Qu’il buvait, il rajeunissait ;
Et, comme l’histoire l’assure,
La sagesse alors lui poussait.

« Oui, tu es une eau de Jouvence,
Ô vin ! Étais-je assez niais —
Disait-il — hélas ! quand je pense
Qu’hier encor je te niais !

« C’est toi la boisson merveilleuse
Entre toutes. J’ajoute que
Tu m’es cent fois plus précieuse
Que mon bras gauche, N. de D… ! »