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Et l’Été de sa chaude haleine,
Le fit encore plus rétu,
De dards acérés revêtu,
Et se tenant droit sur la plaine.

Las ! l’Automne vint à son tour.
Et sous le vent qui le soufflette,
Jean Grain-d’Orge, courbant la tête,
Semblait défaillir chaque jour.

Peu à peu, sous le faix de l’âge.
Il perdit sa belle couleur,
Tandis que ces rois de malheur
S’acharnaient sur lui davantage.

Ils le rompirent au genou,
Le mirent sur une charrette,
Comme un assassin qu’on arrête,
Les bras liés, la corde au cou.

Plus tard de coups ils l’accablèrent,
Et le firent tourner au vent ;
Et comme il demeurait vivant
Nos trois fripouilles le jetèrent

Dans une fosse pleine d’eau.
(Qu’il y enfonce ou qu’il surnage)
Vous croyez qu’il y fit naufrage ?…
Jamais de la vie. À nouveau,