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Ils sont entourés de grillages,
(Je parle des fruits) de papier…
Pour que les guêpes, les orages
Ne puissent les estropier.

De plus, des jardiniers farouches,
Du matin au soir embusqués,
Vont épiant tous regards louches
Et tous gestes un peu risqués.


Mais vous voudriez bien connaître
Où vont ces fruits quand ils sont mûrs ?
On les laisse pourrir peut-être,
Le long des espaliers, des murs ?…

Pas du tout… Qu’est-ce qu’ils deviennent
Alors ? Vous plaît-il d’y songer ?
Ces superbes fruits qui contiennent
Autant à boire qu’à manger.

Vous croyez, ô contribuables !
Sans vous fatiguer à chercher,
Qu’on les donne à de pauvres diables
Qui n’ont jamais rien à mâcher…

Ou même, que la République,
Farce à ses heures volontiers,
S’en sert pour flanquer la colique
Aux enfants des humbles quartiers…