bizarres, décousus : par exemple, chez le même individu, l’avant-main présentera les caractères des ascendants bretons, et l’arriére-main, ceux des chevaux de sang. Ainsi qu’il a été dit, en parlant de l’espèce bovine, si l’on ne veut pas s’exposer à des mécomptes, se lancer dans l’inconnu en cherchant l’amélioration par les croisements, il faut choisir des reproducteurs de formes analogues à l’espèce sur laquelle on opère ; alors on marche dans une voie sûre, et le succès n’est pas douteux.
Les races sont surtout ce que les font le régime auquel elles sont soumises ; c’est à cette cause qu’elles doivent principalement leurs caractères constitutifs. Or, c’est une alimentation tonique et sèche, dont l’avoine est la base, qui a développé chez les chevaux de sang le système musculaire. Leurs productions ne pourraient donc conserver les qualités et les formes qu’ils leur auraient transmises, dans un pays comme le Léon, qui ne produit pour ainsi dire ni foin ni avoine et où la nourriture se compose principalement d’ajonc pilé (lande), de panais, de soupe aux choux ou de fourrages verts, aliments qui développent essentiellement la lymphe et les tissus graisseux. D’ailleurs, peu d’éleveurs sont en mesure de produire des chevaux de luxe ou de guerre, parce qu’ils réclament une nourriture et des soins spéciaux, qu’ils donnent peu ou point de travail, ne se vendent guère avant l’age de quatre ans, et encourent, durant cette