Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée


Près des lieux où l’Ossa lève sa crête altière,
Morne, il va conduisant ses troupeaux vagabonds,
Réduit au pain grossier qu’on jette pour salaire
           Aux pâtres de ces monts.

Il est nuit : ― dans les parcs, tout se tait, tout sommeille ;
On n’entend que le bruit du sauvage torrent,
Ou la voix de l’agneau qu’un autre agneau réveille,
           Et qui bêle en rêvant.

Qu’il est doux, le parfum de ces forêts lointaines !
Qu’il est grand, le tableau de ce monde étoilé !
Mais quels tableaux, hélas ! peuvent charmer les peines
           De l’auguste exilé ?

Astres, soleils divins, peuplades vagabondes,
Yeux brillants de la nuit qui parsemez les cieux,
Qu’êtes-vous pour celui qui du père des mondes
           A vu de près les yeux ?…