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Errant sur la Néva, le long des eaux glacées,
Te souvient-il encor des jours délicieux
Où la douce amitié, confondant nos pensées,
Au bord des mêmes eaux nous égarait tous deux ?

Le soleil, de la neige éclairant l’étendue,
Parsemait sa blancheur des roses du matin,
Et semblait, sous sa flamme, animer la statue
De Pierre, bondissant sur son coursier d’airain.

Nous admirions, au loin, s’élançant dans les nues,
Les dômes, les clochers de la ville des tzars,
Les guirlandes de givre à leurs toits suspendues,
Et la foule mouvante, et les traîneaux épars.

Tantôt, la lance au bras, le Cosaque intrépide,
Debout, le corps penché sur son coursier fougueux,
Passait comme l’éclair, et, dans son vol rapide,
D’un tourbillon de neige enveloppait nos yeux.