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Je sais qu’il fut des jours où ce front sans nuage
Peignait un cœur plus libre, un esprit plus riant ;
Où je savais parler ce frivole langage
Qu’on adresse à ton sexe, et qui l’enivre tant.
Mais ces jours de soleil ont cessé de sourire :
Je t’ai vue, et soudain tout s’est voilé pour moi ;
Esprit, vivacité, grâces, joyeux délire,
Tout a fui ; — dans mon cœur il n’est resté que toi.
Ah ! si tu m’observais, si ton âme légère
Au sentiment du vrai pouvait encor s’ouvrir ;
Si tu savais aimer autant que tu sais plaire,
Si tu sentais, hélas ! ce que tu fais sentir ;
Tu saurais que l’amour a sa langue muette :
Qu’aux oreilles du monde il en ferme l’accès ;
Qu’un regard, un soupir, une larme secrète,
Ont un sens que la voix n’exprimera jamais.