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Qui, fantôme attristé et planant sur les tombes
Revient errer parmi les morts !
Ou, peut-être, un linceul ornementé, fleuri ?
Ou la voix qui résonne dans le désert obscur ?
Où es-tu ? Qu’es-tu devenue
Douce jeunesse de mon âme !

J’ai déposé mon luth, je le trouve trop lourd.
Qui donc écouterait mes chants mélancoliques ?
Qui pourrait se réjouir de voir la fleur fanée
Sur une tige desséchée… ?
Seulement sur le rameau mort,
La fleur survit un seul instant encore.
Hélas ! je sens que tu n’es plus
Douce jeunesse de mon âme !



INTÉRIEUR FAMILIAL


C’est le soir, c’est le soir, et tout est en repos.
Le feuillage du mûrier fait une tache noire…
Le moucheron bourdonne et rencontrant le mur
S’y heurte et puis se tait tout aussitôt après.
Puis, comme si les mottes étaient munies de pieds,
Des crapauds paresseux se traînent sur la terre,
La chauve-souris vole en frôlant l’ayant-toit