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il donne à la nation son Évocation Szozat animée d’un souffle superbe : je ne puis résister au désir de la donner ici :


 
À ta patrie sans défaillance
Sois fidèle, ô Magyar !
Elle est ton berceau et ta tombe,
Elle te nourrit et doit t’ensevelir.

Dans le vaste monde, hors d’ici,
Il n’est pas de place pour toi,
Heureux ou malheureux
Il te faut y vivre, y mourir.

C’est la terre sur laquelle
Le sang de tes pères a coulé,
À elle, que mille ans ont soudé
Chacun des noms que tu vénères.

C’est ici que pour la patrie
Ont lutté les armées d’Arpad,
Et qu’ont enfin brisé ses chaînes
Les bras de grand Hunyad.

Liberté ! c’est ici qu’on porta
Tes étendards rougis du sang
De nos plus vaillants, succombés
Pendant cette lutte si longue.

Et, après tant de mauvais jours
Et malgré les dissensions,
Amoindrie, mais non écrasée,
La nation vit dans la patrie.

C’est à toi, univers, patrie de nations,
Que bravement elle s’adresse :