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Polichinelle

Zaïre ou Mérope. Mais c’est chercher de bien grandes raisons à des joies toutes naturelles. Voltaire aimait Polichinelle parce qu’il était amusant. La Révolution qui passa n’éteignit pas le goût du public pour Polichinelle ; on le vit à l’Opéra sous la Restauration, un danseur, Ely, le personnifiait ; à la Gaîté un comédien du nom de Mazurier y remporta des triomphes ; ce Mazurier fut à Polichinelle ce que Deburau fut à Pierrot. Il réunissait en lui tous les agréments de Polichinelle, et fondait les deux écoles, puisque, de chair et d’os, homme réel, homme parlant, homme agile et de belle stature, il arrivait, dit l’académicien Arnault, à n’avoir rien d’humain. « À la nature de ses mouvements et de ses chutes, on ne le croyait pas de chair et d’os, mais de carton et de coton ; son visage est un vrai visage de bois ; il fait illusion à un tel point que les enfants le prennent pour une marionnette qui a grandi. »

Mazurier n’eut pas de chance. Il vint un peu trop tôt dans un monde trop jeune. Il s’agita au moment où le romantisme naissant s’enfermait dans so moi, ou remontait le fleuve des vieilles chroniques, ou bêlait à l’ombre des cathédrales. Ni Lamartine, ni Hugo, ni Vigny,