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Polichinelle

ton certainement. Il avait l’esprit de l’indulgence, ce qui vaut mieux que la solennité pure, cette solennité dont M. Joseph Prud’homme devait faire un jour un si constant et parfait usage.

Le Théâtre de la Foire s’accommoda fort de Polichinelle. Il y apparaissait tantôt personnifié par un acteur, tantôt représenté par une marionnette, selon que le Théâtre de la Foire obtenait plus ou moins de liberté, dans ses perpétuelles luttes avec les Comédiens Français et avec l’Opéra. Selon que le privilège de ces messieurs de la tragédie et des entrepreneurs de chants lyriques était sauvegardé avec plus ou moins d’autorité par le lieutenant de police et autres pouvoirs constitués, Polichinelle était de chair et d’os ou de bois.

Évidemment ces vicissitudes ne touchaient point la vie errante du Polichinelle que de pauvres montreurs exhibaient aux bourgs et bourgades, avec licence de la maréchaussée, dans les hôtelleries et aux carrefours ; celui-là fit toujours entendre sa pratique parmi des cris d’enfants et des gloussements de femmes. Mais à la Foire Saint-Laurent ou à la Foire Saint-Germain, il fut tour à tour homme et poupée et plus souvent homme que poupée. Ce fut sous cette forme humaine, vermillonné, empa-