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Polichinelle

est vrai qu’en Italie, et qu’au théâtre Napolitain, Polichinelle est double ; il y a deux Pulcinella, l’un féroce, l’autre naïf et balourd — de toute façon vêtus de toile blanche, le nez protubérant et orné d’une grosse verrue, dépassant le demi-masque de velours noir. Les Comédiens italiens ont fait souvent applaudir à Paris ce Polichinelle, mais nous en avions un autre, le plus populaire, le Polichinelle national, le Polichinelle des marionnettes.

Celui-là on le voit aux mains de Brioché, que certains appellent Briocci ; c’est Brioché qui le loge à poste fixe près de la Tour de Nesle, tout près du Louvre, et Polichinelle fait tout comme un autre la Mazarinade ; mais le Polichinelle français serait antérieur, si l’on en croit Ch. Magnin, l’historien des Marionnettes, dont la théorie est des plus séduisantes.

Magnin note que le feutre à plume, que la cuirasse qui fait aux hommes d’armes du Béarnais comme une bosse proéminente sur la poitrine, toute semblable à celle de Polichinelle, que même le nez trop busqué, l’allure bravache, le sans-gêne, la rapidité à frapper se ressemblait beaucoup chez Polichinelle et chez les Gascons qui suivaient Henri IV. Il va même jusqu’à considérer l’avarice notoire