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Polichinelle

prend ; il tombe. Mais Polichinelle (est-ce vrai, est-ce faux, est-ce vraie pitié, est-ce hypocrisie) s’écrie : « Monsieur Pierrot, relevez-vous… c’était pour plaisanter… Tiens, il est mort… » Et tout de suite il en prend son parti : « Pauvre Pierrot, il était si beau avec son air bête. »

Sans doute, c’était tartuferie, car dès qu’il aperçoit la mère Gigogne, tâchant d’une douce cantilène d’endormir son marmot, Polichinelle ne trouve d’autre moyen de faire taire le marmot, que de le frapper sur la tête, doucement d’abord, c’est entendu, mais crescendo, jusqu’à la dernière violence, puis il tue la mère Gigogne. Il a une circonstance atténuante pour le meurtre de Bouillon-pointu, garçon apothicaire, celui-ci s'étant enquis indiscrètement, de la nature de la pyramide que Polichinelle porte sur le dos, soit sa bosse. Si M. Grippart, le commissaire, succombe, c’est qu’il a pris très violemment Polichinelle au collet. Après, c’est le dénouement connu, la pendaison du bourreau et la mort du diable. Ici, comme dans la ballade anglaise, Polichinelle a tous les torts.

Mais dans la version d’Olivier et Tanneguy de Penhoët, presque contemporaine de celle de Rémond, Polichinelle débute