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Polichinelle

d’une jolie et simple demoiselle de la campagne, d’une pieuse abbesse, d’une impure entre les impures, et à chaque fois, le terrible bâton s’abat sur ces personnes fières ; il pend le bourreau, et quand le vieux Nicklas (le diable), avec qui il avait fait un pacte, vient réclamer son dû, l’âme de Polichinelle, Polichinelle le bat et le supprime. — C’est le faire entrer de plain-pied dans la cruauté.

Il y a des Polichinelles français d’aussi âpre caractère ; dans la pièce pour marionnettes dont un certain Rémond nous a conservé le canevas, Polichinelle entre en scène en chantant la Faridondaine ; Pierrot attiré par sa musique, vient plaisanter avec lui de façon quelque peu narquoise.

As-tu vu la lune, mon gas
As-tu vu la lune ;
Si tu ne l’as pas vue
La voilà.

Ici, dit le texte, Pierrot fait un geste malhonnête ; il est dans son tort, doublement, d’abord, parce que pour faire rire les enfants, il montre à Polichinelle son derrière, et parce qu’ainsi il donne l'occasion à Polichinelle de lui donner sur la tête un violent coup de bâton, et Pierrot de vouloir se rebecquer, ce dont mal lui