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royale, revêt un irrésistible charme et commande l’admiration.

Louis XVIII, en effet, a joué sur le trône avec un rare bonheur un des rôles les plus difficiles de notre histoire nationale ; il avait de Henri IV la fine et éloquente intelligence, et l’on peut dire de lui, comme de son glorieux et populaire aïeul, qu’il reconquit sa couronne héréditaire, mais par le prestige de ses qualités et de ses vertus souveraines.

Né sur les premières marches du trône, filleul de Stanislas le Bienfaisant, Louis-Stanislas-Xavier[1], comte de Provence, eut partout et toujours le sentiment et le langage de son sang et de son rang. Le grand Dauphin s’était fait le premier précepteur de ses enfants ; préoccupé de leur éducation, comme s’il eût pressenti que ses trois fils dussent être rois, il avait approfondi l’étude de l’histoire, qu’il appelait avec raison la leçon des princes et l’école de la politique.

« L’histoire, écrivait-il, est la ressource des peuples contre les erreurs des princes ; elle donne aux

  1. Le nom de Louis était patronymique dans la branche aînée de la maison de France. Stanislas était le nom de son aïeul maternel et parrain, le roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar. Xavier fut choisi par le Dauphin pour marquer son affection envers la compagnie de Jésus, à laquelle avait appartenu saint François-Xavier. Au temps où le fanatisme révolutionnaire faisait table rase des souvenirs de la monarchie, l’ignorance des démolisseurs laissa subsister la mémoire de Monsieur (Louis VIII) dans le nom du collège Stanislas.