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« Que nos barques longent les bords
« Dont l’écho redit notre enfance ;
« Ici, propices sont les ports,
« À nous la vie et l’espérance ! »
Nous avions alors dix-neuf ans ;
Jusqu’à ces jours, nos tendres mères
Avaient pris soin de nos printemps
Et cueilli leurs fleurs éphémères.

Te souvient-il de leurs baisers,
De leur enlacement étrange ;
Des abîmes et des dangers
Que nous indiquait leur doigt d’ange ;
Lorsque enivrés de liberté,
Contemplant la mer et les cîmes,
Nous écoutions la vanité
Rire des dangers des abîmes ?