Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mais je suis au temps du réveil,
La réalité se dévoile,
Et je vois au lieu d’un soleil,
Vaciller une pâle étoile.
Chaque an qui passe sur mon front
Lui donne un baiser de tristesse,
Enlève un rayon au fleuron
De ma fugitive jeunesse ;

Mais que dis-je ! non, non, je veux
Te saluer quatre vingt-onze !
Dans tes longs plis reçois mes vœux,
Que tes plis soient d’or ou de bronze !
Puis, aux êtres qui me sont chers,
Que ces vœux te fassent sourire,
Que de bonheur soient tous les airs
Dont pour eux vibrera ma lyre !


Décembre 1890.