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J’irai, sous le grand chène, où, candide, une voix
Me disant si charmantes choses,
Me parlait du bonheur qui vibre dans les bois,
Et du doux langage des roses.
Jamais l’astre du jour ne m’a paru plus beau,
Jamais plus douce sa lumière,
Jamais j’ai mieux compris les accents de l’oiseau,
Dans sa romance printanière.

Dis-moi, Ô jeune vierge ! Oh ! oui, toi qui parlais
À mes cotés sous le grand chène,
Dis moi, si sur ton front, le ciel mit ses reflets,
Et sa candeur dans ton haleine ?
Dans ta voix, ton regard, pétillait ce doux feu
Qui fit naître plus d’un poème,
Il enflamma mon âme… ah ! fais m’en donc l’aveu !
Voulut-il me dire : « Je t’aime ? »


10 avril 1890.