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C’est une loi commune, ici-bas, tout s’enfuit,
Tout meurt, s’évanouit et tombe,
L’aurore en souriant sur la rose luit,
Puis, tendre fleur, elle succombe !
Mais l’homme, n’a-t-il pas au cœur le souvenir
Qui survit à l’objet qui passe,
Par lui ne peut-il pas retrouver et chérir
Ce qu’il a laissé dans l’espace

Eh ! bien, il vous survit instants ensoleillés,
Et, souventes fois, sur la rive
Dont nous avons ému les échos éveillés
De notre ivresse fugitive,
Solitaire et rêveur, sur l’aile des pensers,
J’irai recueillir, jeunes filles,
Les rêves que nos cœurs, de frissons oppressés,
Ont livrés aux brises gentilles.