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JE T’AIME




Allons, c’en est assez, il me faut te le dire !
Depuis bientôt deux ans, mon pauvre cœur soupire,
Sans avoir pu l’oser.
Pourtant, tacitement, je t’ai bien dit la chose,
En déposant, un jour, sur ta lèvre de rose,
Un tendre et doux baiser.

Mais tu courbas soudain ta brune et belle tête,
De même qu’une fleur courbe sous la tempête,
Sa corolle d’azur.
Et tu n’as pas voulu, candide fille d’Ève,
— Car la fleur qui s’incline aussitôt se relève —
Relever ton front pur.