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mots à propos des membres en général, trouve parfaitement son application, parce que, sans les dispositions que cette loi entraîne, il n’est pas de trot régulier possible. Le cheval de carrosse doit avoir aussi un corps bien musclé et peu élevé sur jambes, de même que toutes les beautés absolues dont j’ai déjà parlé ; mais il faudra surtout rechercher chez lui un avant-bras puissant et assez développé en longueur, un genou et un jarret parfaitement d’aplomb : tout cela étant un indice de la solidité que doit posséder le cheval dont il s’agit. Chez lui, la longueur de l’encolure n’est pas une qualité absolument indispensable, car il est plutôt appelé à exercer des efforts de traction assez considérables en marchant droit devant lui et avec une certaine vitesse, qu’à effectuer comme le cheval de selle des mouvements sur lui-même. Cependant, si cette région est puissante et bien musclée, en même temps que longue et souple, ce sera toujours une qualité appréciable, parce que cette disposition, tout en donnant au cheval qui la présente un aspect agréable à l’œil, ne nuit en rien à son service, qui sera, au contraire, rempli avec plus de grâce.

Le cheval d’attelage a, de nos jours, en France, une très grande vogue ; on se l’explique difficilement quand on considère que les chevaux propres à ce service sont assez rares dans notre pays, car c’est à peine si on trouve ce type dans la race actuelle de la Normandie, celle qui résulte du croisement de l’ancienne jument de cette province avec le pur sang anglais, et que l’on désigne sous le nom de race anglo-normande. Cette race habite le Cottentin et le Merlerault ; mais c’est principalement dans le Cottentin que l’on trouve les plus beaux types pour le service d’attelage. À l’étranger, on peut encore trouver pour cet usage d’assez bons chevaux, en les choisissant parmi les races du Mecklembourg, du Hanovre et du Danemark.