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ruminants, aux rongeurs, et on aura bientôt la preuve de ce fait qui se produit même parmi les individus des mêmes espèces ; voyez le lévrier et le caniche, et dans l’espèce humaine, le nègre et le caucasique ; c’est donc, à peu d’exceptions près, une loi générale, et elle fait ressortir d’une façon tout-à-fait manifeste l’intérêt qu’on doit attacher à la brièveté de la tête. Mais cette conformation n’est pas seulement importante en ce qu’elle dénote l’intelligence, elle l’est aussi parce que les conditions de beauté, d’élégance artistique, de dynamique, y trouvent leur compte ; l’animal avec une petite tête est plus souple et plus léger, il a moins d’efforts à faire pour la soutenir et la mouvoir. L’idée même que la grosse tête est favorable au cheval destiné au service du trait est complètement fausse, car en le forçant par son poids à la tenir basse, elle relâche les muscles de l’encolure, qui doivent concourir à mouvoir les membres antérieurs ; ces muscles, moins soutenus par suite de ce relâchement, sont obligés de se contracter avec plus d’efforts pour produire un effet qui aurait pu être facilement obtenu si l’encolure eût été dans une direction convenable.

Je vais maintenant examiner les configurations particulières que doivent présenter les diverses régions de la tête ; et ces configurations, telles que je vais les décrire, conviennent à toutes les spécialités de service ; elles sont toujours un mérite sinon une nécessité de la beauté complète.

Dans l’étude des régions de la tête, on rencontre d’abord la bouche, fermée en avant et en bas par les lèvres qui doivent s’appliquer parfaitement l’une contre l’autre. Elles ne sont belles qu’autant qu’elles sont fines, mobiles et recouvertes par une peau souple, portant à sa surface externe de longs poils rigides, qui sont autant d’organes de tact, et qui se font surtout remarquer sur cette saillie de la lèvre inférieure nommée