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puisque tous les auteurs sont unanimes pour leur attribuer une foule de qualités qu’ils ont peut-être exagérées, mais non inventées. Du reste, si les idées que le général Daumas prête aux Arabes sur le cheval de race sont vraies, on peut se convaincre qu’ils n’étaient pas bien ignorants en hippologie. D’après cet auteur, que je cite textuellement, « le cheval de race, pour les Arabes, doit être bien proportionné, avoir des oreilles courtes et mobiles, les os lourds et minces, les joues dépourvues de chair, les naseaux larges comme la gueule du lion, les yeux beaux, noirs et à fleur de tête ; l’encolure longue, le poitrail avancé, le garrot saillant, les reins ramassés, les hanches fortes, les côtes de devant longues et celles de derrière courtes, le ventre évidé, la croupe arrondie, les rayons supérieurs longs comme ceux de l’autruche et garnis de muscles comme ceux du chameau, les saphènes peu apparentes, la corne noire et d’une seule couleur, les crins fins et fournis, la chair dure, et la queue très grosse à sa naissance, déliée à son extrémité. » Parmi tous ces caractères qui se rapportent, il n’y a pas à en douter, au cheval de selle, s’il en est quelques-uns qui n’ont pas une grande valeur, la plupart indiquent la vigueur et l’énergie que tout le monde reconnaît au coursier de l’Arabie. Mais il ne faut pas ajouter une foi complète aux histoires que les naturels du pays, et principalement les Marabouts, se plaisent à raconter sur leurs chevaux qu’on serait tenté, après les avoir écoutés, de prendre pour des prodiges de vitesse, de résistance et de robusticité. Ainsi ils vous diront, par exemple, que dans une circonstance difficile, un cheval des leurs a parcouru trois cent-vingt kilomètres en vingt-quatre heures, et cela en ne mangeant que les feuilles d’un palmier nain et en ne buvant qu’une seule fois. Bien certainement, dans ce récit et dans beaucoup d’autres à peu près semblables, il y a de l’exagération ; il faut néanmoins reconnaître que les chevaux qui habitent sous le ciel