Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/418

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on l’a dit plus haut (no 140), les valeurs de et de , ou de et de , qui ont lieu à l’époque actuelle, on en conclura, par un calcul semblable au précèdent, les probabilités correspondantes , , , , ou , , ,  ; et, en les comparant aux probabilités , , , , ou , , , , que nous avons trouvées pour l’époque de 1831, par exemple, on pourra connaître, sans aucune illusion, les avantages relatifs de la législation criminelle à ces deux époques, sous le double rapport de la sécurité publique et de la garantie que l’on doit aux accusés.

Les données de l’observation restant les mêmes, on y satisfait, d’après la remarque du no 138, par deux couples différents de valeurs de et , ou de et , c’est-à-dire par des valeurs de ces quantités plus grandes que , et par d’autres valeurs plus petites que et égales au complément des premières à l’unité. Nous avons trouvé, par exemple, pour l’année 1831 et pour les crimes contre les propriétés,

= 0,6744, = 0,7771 ;

en employant les données de l’observation dont nous avons fait usage, nous aurions donc pu en déduire également

= 1 − 0,6744 = 0,3256, = 1 − 0,7771 = 0,2229 ;

la valeur de se changeant en , celle de se change, en même temps, en  ; on aurait donc aussi

= 1/3,4865 = 0,2868 ;

et en prenant toujours, comme plus haut,

= 0,6034,

on trouverait

= 0,000675 ;

en sorte que la condamnation, au lieu d’augmenter la probabilité que l’accusé soit coupable, l’aurait, au contraire, diminuée et rendue presque nulle. Mais, ainsi que nous l’avons déjà dit dans le numéro cité,