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rés, ce qui a pu influer sur leur chance de ne pas se tromper. Nous ne pouvons donc pas connaître les valeurs de et , et , qui ont eu lieu depuis 1831. Mais cette loi, en fixant à sept voix contre cinq, la majorité suffisante pour la condamnation, exige que les jurés fassent connaître si leur décision a été rendue à la majorité minima. Si donc on donne dorénavant, dans les Comptes généraux, les nombres des condamnés, et non pas seulement celui des affaires pour lesquelles cette plus petite majorité aura eu lieu ; de plus, si l’on fait connaître ces mêmes nombres, pour les accusés des deux sexes séparément, et pour les deux classes de crimes que l’on a distinguées, il sera possible, dans quelques années, de déterminer avec une grande précision les deux éléments et , pour les différentes parties du royaume, pour les hommes et pour les femmes, pour les crimes contre les personnes et pour les crimes contre les propriétés.

(141). Au moyen de chaque couple de valeurs de et , les formules (4), (5), (6), feront connaître les probabilités correspondantes qu’une condamnation ou un acquittement a eu lieu à une majorité donnée, ou à une majorité au moins égale à celle-là.

En faisant et , on aura

,,

pour les probabilités qu’un accusé condamné ou acquitté, l’a été à l’unanimité, et, par conséquent,

,

pour la probabilité d’un jugement unanime, soit qu’il condamne, soit qu’il absolve. On aura aussi

 ;

quantité positive à cause de et , en sorte que l’unanimité est moins probable dans le cas de l’acquittement que dans celui de la condamnation. On voit que ces diverses probabilités sont très faibles, dès que la chance de ne pas se tromper diffère sensiblement de zéro et de l’unité. Si l’on prend, par exemple, les valeurs