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du royaume, le nombre des accusés surpasse un neuvième de celui qui a lieu, pour un même intervalle de temps, dans la France entière ; en sorte qu’il est proportionnellement quatre fois aussi grand ; circonstance qui rend la répression des crimes plus nécessaire, et qui, peut-être pour cette raison, est cause d’une plus grande sévérité des jurés.

Au moyen de ces valeurs de et , les limites (a) deviennent

0,6509 ± (0,00695) ;

et si l’on prend = 2, on aura

= 0,99532, = 0,00468 ;

c’est-à-dire plus de 200 à parier contre un, que l’inconnue ne diffère de 0,6509, que de 0,0193, en plus ou en moins.

Le dernier 0,6020 des six rapports cités plus haut étant notablement moindre que la moyenne des cinq autres, il y a lieu d’examiner si cette différence indique suffisamment l’existence de quelque cause particulière qui aurait rendu les jurés moins sévères en 1830 que dans les années précédentes. Or, en prenant pour et les sommes des nombres d’accusés et de condamnés dans le département de la Seine, depuis 1825 jusqu’à 1829, et pour et les nombres relatifs à l’année 1830, on a

= 4 077, = 2 693, = 804, = 484 ;

d’où il résulte

= 0,6605, = 0,6019, = 0,0585.

Les limites (c) deviennent aussi

± (0,02657) ;

en sorte qu’en faisant = 2, il y aurait plus de 200 à parier contre un que la différence des rapports et n’aurait pas dû excéder 0,05314 : elle a surpassé cette fraction, d’à peu près un 10e de sa valeur ; on peut donc