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donné 1 911 : dans cet intervalle de cinq années, le nombre total des affaires criminelles s’est élevé à 26 883 ; on a donc eu à la fois

= 26 883, = 1 911 ;

d’où il résulte

= 0,0711 ;

ce qui diffère très peu du résultat précédent. Cet accord entre les deux valeurs de , montre que dans l’année 1831, les probabilités et dont ce rapport dépend, sont restées à très peu près les mêmes que dans les années précédentes. Toutefois, on doit remarquer que le calcul de la dernière valeur est fondé sur l’hypothèse que le nombre des condamnés a la majorité de sept voix contre cinq, est au nombre total des accusés, comme le nombre des affaires où cette majorité a eu lieu, est au nombre total des affaires ; proportion que l’on ne peut pas justifier à priori, faute de données qui ne se trouvent pas dans les Comptes généraux.

Dans les années 1832 et 1833, les nombres des accusés, défalcation faite des affaires politiques, ont été 7 555 et 6 964. La différence considérable qu’ils présentent provient d’une nouvelle disposition législative, d’après laquelle, en 1833, plusieurs genres d’affaires ont été enlevés aux cours d’assises et renvoyés à la police correctionnelle. Les nombres des condamnés, à la majorité d’au moins huit voix contre quatre comme en 1831, se sont élevés à 4 448 et 4 105 ; d’où il résulte pour ces deux années,

= 0,5887, = 0,5895.

Ces rapports diffèrent, comme on voit, très peu l’un de l’autre ; mais leur moyenne 0,5888 surpasse la valeur 0,5388 de , qui avait lieu en 1831, de 0,05, ou d’environ un dixième de cette valeur ; ce qui serait hors de toute vraisemblance, d’après les limites (c) et leur probabilité , s’il n’était survenu aucun changement dans les causes qui peuvent influer sur les votes des jurés. La législation criminelle a subi, en effet, un tel changement, qui consiste dans la question des circonstances atténuantes, posée aux jurys depuis 1832 ; question qui