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comme un fait général, résultant d’observations de toutes natures.

(52). Dans un très grand nombre d’épreuves consécutives, représentons la chance de l’événement E de nature quelconque, par à la première épreuve, par à la seconde,… par à la dernière. Soit aussi la moyenne de toutes ces chances, ou leur somme divisée par leur nombre, c’est-à-dire,

 ;

en même temps, la chance moyenne de l’événement contraire F sera la somme des fractions , divisée par  ; et en la désignant par , on aura . Cela étant, l’une des propositions générales que nous voulons considérer, consiste en ce que si l’on appelle et les nombres de fois que E et F arriveront ou sont arrivés pendant la série de ces épreuves, les rapports de et au nombre total ou , seront, à très peu près et avec une très grande probabilité, les valeurs des chances moyennes et , et réciproquement, et seront les valeurs approchées de et .

Lorsque ces rapports auront été déduits d’une longue série d’épreuves, ils feront donc connaître les chances moyennes et , de même qu’ils déterminent, par la règle du no 49, les chances mêmes et de E et F, quand elles sont constantes. Mais pour que ces valeurs approchées de et puissent servir, aussi par approximation, à évaluer les nombres de fois que E et F arriveront dans une nouvelle série d’un grand nombre d’épreuves, il faut qu’il soit certain, ou du moins très probable, que les chances moyennes de E et F seront exactement, ou à fort peu près les mêmes, pour cette seconde série, et pour la première. Or, c’est ce qui a lieu effectivement en vertu d’une autre proposition générale dont voici l’énoncé.

Je suppose que par la nature des événements E et F, celui qui arrivera à chaque épreuve puisse être dû à l’une des causes C1, C2, C3,… C, dont est le nombre, qui s’excluent mutuellement, et que je regarderai d’abord comme également possibles. Je désigne par la chance que la cause quelconque C donnera à l’arrivée de l’événement E ; de manière qu’à une épreuve déterminée, à la pre-