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vant que le témoin peut nous tromper, soit qu’il ne se trompe pas et veuille tromper, soit qu’il se trompe et ne veuille pas tromper. On aura encore

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pour les probabilités avant le témoignage, de la vérité et de la fausseté du fait que le témoin atteste. Ces diverses valeurs rendent, en effet, l’expression de du no 36 identique avec celle que l’on vient d’écrire.

Quand l’urne A ne renferme qu’une seule boule portant chaque numéro, depuis le no 1 jusqu’au no , on a et  ; ce qui simplifie beaucoup l’expression générale de , et la réduit à

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Cette probabilité que le no  annoncé par le témoin est réellement sorti de l’urne A, ne diffère pas, dans ce cas, de celle qui a été désignée plus haut par , c’est-à-dire de la probabilité que le témoin annoncera le no , dans la supposition de la sortie de ce numéro. Elle diminue à mesure que le nombre des numéros contenus dans l’urne devient plus grand, et serait égale à la probabilité que le témoin ne se trompe ni ne veut tromper, si ce nombre pouvait devenir infini.

(39). Il resterait à considérer le cas général où il existe plusieurs témoins dont les uns ont une connaissance directe du fait qu’ils attestent, et les autres le connaissent seulement par tradition ; mais pour ne pas donner une trop grande étendue à cette digression sur la probabilité des témoignages, nous nous bornerons à résoudre une question particulière de cette espèce.

Nous appellerons T, T1, T2,… T, T les témoins dont le nombre sera . Comme dans le problème précédent, une boule a été extraite de l’urne A, son numéro est à la connaissance directe de T, chacun des autres témoins tient de celui qui le précède que cette boule portait le no  ; en sorte que ce fait est transmis du premier témoin T au dernier T, et de celui-ci à nous, par une chaîne traditionnelle, non interrompue. Le témoin T étant donc le seul que nous ayons entendu, l’événement observé, dans cette question, est