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Hélas ! je vois couler les larmes de ma mère !
Pour les tarir faites, Seigneur,
Rayonner dans la nuit de sa vie éphémère
L’éclat de l’éternel bonheur.
Dans de beaux jours sans fin, mère chérie, espère.
La mort qui sépare ici-bas
Nous réunit là-haut… je suis près de mon père…
Pauvre mère, ne pleure pas !


Que vois-je ? Est-ce pour moi ces apprêts funéraires,
Ces sombres tentures de deuil !
Quelle cendre renferme, oh ! dites-moi, mes frères,
Le plomb glacé de ce cercueil ?
Qui pleurez-vous ? Pourquoi ce crêpe aux plis funèbres
Emblème trompeur du trépas ?
Pour les cieux rayonnants j’ai laissé les ténèbres…
Frères aimés, ne pleurez pas !