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Oui, lorsque tu chantas les preux de l’Amérique,
Que ton vers redit leurs succès,
Poète, souviens-toi que ta voix sympathique
A remué nos cœurs français.


Je ne suis pas de ceux qu’un rayon de ta gloire
Enveloppa dans sa splendeur.
Mais je viens, barde obscur, offrir à ta mémoire
L’humble tribut de ma douleur.


Ceux que le ciel a fait frères par la pensée,
Aujourd’hui le sont par le deuil…
Adieu …. c’est le seul mot que ma muse oppressée
Puisse jeter sur ton cercueil !

27 mars 1882.