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Les vents doux qui faisaient courber les tiges vertes
Et berçaient les rameaux de l’érable orgueilleux
Ne viennent plus le soir aux fenêtres désertes
Caresser mes rideaux soyeux.


Tous les chants se sont tus, et cette étroite allée,
Où souvent se perdait mon rêve aux ailes d’or,
N’a plus de frais ombrage, et voici la gelée
Qui tisse un blanc linceul à la source qui dort.


Plus rien……… Mais, ô bonheur ! sur la neige durcie
J’ai vu s’abattre un soir de petits oiseaux gris
Qui voltigent par bande et dont l’aile transie
Laisse les bois frileux pour de plus chauds abris.