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Ô France, c’est ton sang qui coulait dans ses veines,
Ton sang si souvent répandu.
Pourtant des prés d’Arvor aux forêts des Cévennes
Nul chant de deuil n’a répondu !


As-tu donc oublié que l’Éternel qui t’aime
Et par toi semble encore agir,
Veut que ce soit ton sang qui serve de baptême
À tout peuple qui va surgir ?


Et que ce frêle enfant tombé sous la zagaie,
Le sein de mille coups percé,
Victime expiatoire, à la Justice paie
Toutes les dettes du passé ?