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La sombre majesté des tours silencieuses
Et le pâle reflet de la lampe qui luit ?

Ce feu toujours ardent qui brûle au sanctuaire
Réchauffe mieux tes os qu’un rayon de soleil ;
Et quand l’ombre du soir emplit la voûte austère
D’un regard bienveillant la lampe solitaire
Verse sur ta poussière un calme sans pareil !

Ton œil éteint contemple un ravissant spectacle :
Les prodiges d’amour accomplis au saint lieu ;
Les merveilleux secrets du divin tabernacle ;
La coupe de vermeil où, sublime miracle,
Une vile liqueur devient le sang d’un Dieu !