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Quelle main attentive à mes jours éphémères
Du sillon que je creuse écarte le chardon,
Sèche mes yeux rougis par les larmes amères
Et sait me consoler aux heures d’abandon ?


Et ces jours si sereins de piété fervente
Hélas ! si tôt suivis de moments de tiédeur,
La sombre immensité dont l’esprit s’épouvante
Et qui d’un ciel lointain me cache la splendeur ?


Ce besoin d’infini qui toujours me torture
Et verse dans mon cœur un incurable ennui,
Cet espoir d’une vie inconnue et future
Où l’être né du Verbe ira se perdre en lui ?