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IV
Seriez-vous revenus, ô temps qu’avec délice
Dans des vers immortels les bardes ont chantés,
Sirènes aux doux chants, vous dont le sage Ulysse
A fui, mais en pleurant, les charmes redoutés ?
Revenez-vous encor, forces mystérieuses
Qui troublez la raison, bouleversez les cœurs,
Qui planez au-dessus des cimes orgueilleuses,
Sur les puissants esprits et sur les fronts vainqueurs ?


D’où viennent ces soupirs, ces plaintes étouffées,
Et ce trouble du cœur que nul n’a méconnu,
Si, temps des douces fées,
Tu n’es pas revenu ?