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III
Voyez-vous s’éloigner ce superbe navire ?
Il court vers l’Orient qui lui promet de l’or.
L’espace est son domaine et la mer son empire
Des rives de Golconde aux bancs du Labrador.
Le marin ne craint plus les rochers de Sicile,
La Sirène aux accents qui font rêver les flots :
Pourtant son cœur se trouble et, conquête facile,
Son âme a des soupirs, sa gorge des sanglots.


Il confie à la mer ses plaintes étouffées.
Exilé du foyer, son cœur s’est souvenu…
Le temps des douces fées
Serait-il revenu ?