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Et quand le vent d’hiver a dépouillé la branche,
Afin que vous puissiez dormir plus chaudement
La terre a soin de vous et d’une neige blanche,
Tisserand merveilleux, vous fait un vêtement.

Nous sortons de ses flancs, nous retournons en elle.
Le sein qui nous porta nous reprend tour à tour.
Tu gardes notre place, ô terre maternelle,
Car tu nous confonds tous dans ton immense amour !

Heureuse de produire, avide de reprendre,
Tu nous donnes à peine un instant pour aimer !
À peine avons-nous pu te saisir, te comprendre,
Que le livre entr’ouvert, tu viens le refermer !