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Des parvis éternels cette foule à genoux,
Jetant un doux regard à travers les espaces,
Ouvre ses bras puissants ; et d’abondantes grâces
Tombent du ciel serein sur les morts et sur nous.

C’est qu’en ce jour, l’Église, en véritable mère,
Cessant ses chants joyeux, verse une larme amère
Et drape ses autels des plus sombres couleurs ;
Et nous invitant tous à soulever la pierre
Où reposent les morts, y jette une prière
Et mêle à ses sanglots nos regrets et nos pleurs.

Elle a choisi le temps des froides giboulées,
Le temps où dans les bois, les plaines désolées,
Il n’est plus de parfums, ni d’oiseaux, ni de fleurs,