Page:Poisson - Heures perdues, 1895.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 203 —

Ondulent dans des champs, futurs greniers du monde,
Que le travail nourrit et que la paix féconde ;
Terre de l’industrie et de la liberté,
Nourricière du pauvre et du déshérité,
Qui reçois dans ton sein, ô bienfaisant asile,
Le peuple qu’on pressure et l’homme qu’on exile !
Amérique ! Amérique ! ô sol vierge et fécond
Qu’à travers la distance avait rêvé Colomb,
Terre où — moisson étrange — on voit toutes les races
Renaître de ton sein et peupler les espaces ;
Pays des monts altiers et des fleuves géants,
Des lacs que l’œil trompé prend pour des océans ;
Éden du monde entier, terre libre de chaînes,
Où des peuples nouveaux remplacent les vieux chênes ;
De l’émigration les flots toujours croissants
Vont fonder sur tes bords des empires puissants.
Là-bas dans le Far-West sont des plaines fertiles
Où naissent les hameaux, où surgissent les villes :
Essor prodigieux, l’aigle républicain