Page:Poisson - Heures perdues, 1895.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 171 —

Dans le gouffre des temps vous êtes englouties ;
La poussière d’un siècle a comblé vos sillons.


La lierre grimpe aux flancs noircis du Colisée.
Les Césars ne sont plus, et leur cendre pesée,
Ô néant peut tenir dans la main d’un enfant.
Charlemagne endormi voit crouler son empire.
Éphémère grandeur, Napoléon expire ;
Et, seule, de l’oubli leur gloire les défend.


Mais ainsi qu’au désert les hautes Pyramides,
Étonnant le regard par leurs formes splendides,
Survivent, seuls témoins d’un temps évanoui,
De même, survivant aux plus sombres naufrages,