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Ils tomberont, bravant la fureur de Tibère,
La cruauté de Claude et le bras de Néron.


Qu’importe que le peuple en émoi crie : « Aux bêtes ! »
Que sur le dur pavé rebondissent leurs têtes !
Que leurs corps soient broyés sous l’essieu lourd des chars !
Ils volent au trépas, la figure sereine,
Car ces torrents de sang qui rougissent l’arène
Emporteront demain le trône des Césars !


Et les Romains, troublés au milieu de leurs fêtes,
Disaient : D’où viennent-ils, ces étranges prophètes ?
Nommez-nous donc ce Dieu qui nous est inconnu !
Ce Dieu, son nom bientôt luira sur toute cime,