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La brume lentement s’effrange
Sur la crête des verts côteaux ;
Du sol une buée étrange
Lèche les vallons, les plateaux.


L’homme est aux champs, l’oiseau babille,
L’abeille aux fleurs prend son butin ;
Moi seul, indolent, je gaspille
Les belles heures du matin !


Les nobles champs de la pensée
N’ont-ils pas aussi leurs sillons ?
D’inutiles rêves bercée,
Alerte, muse, et travaillons !