Page:Poisson - Heures perdues, 1895.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 122 —



Pourtant nul marbre ici ne redit ton histoire ;
Mon regard cherche en vain ton nom sur le granit.
Rien ne reste de toi sur ce haut promontoire
Où par surprise, un jour, l’aigle anglais fit son nid !


Console toi ! Le Temps de sa puissante griffe,
Attaquant sans remords le marbre pur y biffe
Les grands noms qu’y grava le ciseau du sculpteur.


Mais dans nos cœurs tu peux des ans braver l’outrage.
Jusqu’aux bornes du temps, sans souci du naufrage,
Laisse voguer ta nef, ô grand navigateur !