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Mais elle, doucement loquace et familière,
Me dit : J’ai poursuivi ma course journalière
D’un pas toujours le même et, par d’égaux instants,
Marqué comme toujours le cours fatal du Temps.
Ne te plains pas de moi, car, fidèle à ma tâche,
Dans mon cycle restreint j’ai couru sans relâche ;
Et s’ils t’ont paru lents les coups que je sonnais,
Toi seul est le coupable, ami, car tu flânais !

ii

Horloge, que fais-tu ? Comme un coursier numide
Pourquoi voler si vite ? Allons, sois moins rapide.
Ne marque plus ainsi par sauts précipités
Les douze coups que l’homme en pleurant t’a comptés.