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Mais, non, repose encor, sans force mais sans haine ;
Laisse la paix planer sur tous nos vieux tombeaux.
La discorde est impie et la guerre inhumaine ;
Les jours les plus sereins sont les jours les plus beaux.


Ainsi, résigne toi, bronze toujours fidèle,
À marquer l’heure encore à l’heureuse cité,
Et laisse pour longtemps la timide hirondelle
Suspendre ses amours à ton flanc redouté.


Laisse tous ces enfants que ton calme apprivoise
Troubler de leurs ébats ton solennel repos.
Qu’ils grandissent en paix : notre époque bourgeoise
Veut de bons citoyens et non pas des héros.