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Pourtant ne rougis pas si ces têtes mutines
Insultent sans remords ta sombre majesté ;
Nous devons le repos dans lequel tu t’obstines
Aux œuvres de la paix et de la liberté.


Attends, attends les jours où ta voix solennelle,
Ébranlant les échos si longtemps endormis,
Au lieu de marquer l’heure à l’humble sentinelle,
Sèmera l’épouvante au camp des ennemis.


Et ces enfants surpris qu’une longue fumée
Puisse sortir encor de ta bouche en repos,
Comprendront ce que peut ta foudre rallumée,
Ou le boulet lancé par la main d’un héros !